L’actualité sur les marchés de l’énergie – 24/07/2024

Les points importants

Annulation de la hausse des tarifs électriques prévue en Août

Le gouvernement a décidé de renoncer à une hausse de l’électricité de 1% prévue pour le 1er Août, une décision qui aurait entraîné une augmentation moyenne de 12 euros sur la facture annuelle de 22 millions de ménages et entreprises. Cette mesure, liée à la revalorisation du tarif d’acheminement (Turpe), ne sera pas publiée au Journal officiel, évitant ainsi une seconde hausse après celle de février dernier. La CRE et le ministère de l’Économie soulignent que cette décision vise à apporter de la stabilité aux consommateurs dans un contexte énergétique volatile, marqué par des prix élevés depuis 2021. Le gouvernement a promis une réduction des factures de 10 à 15% d’ici février 2025, en raison de la baisse des prix sur les marchés de gros. Une nouvelle évolution du Turpe pourra être demandée dans les deux mois pour financer les investissements nécessaires à la modernisation du réseau électrique.

JO de Paris 2024 et Sécurité électrique

La sécurité d’approvisionnement électrique pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 est assurée malgré la possibilité d’épisodes de canicule et de sécheresse, selon RTE. La disponibilité de la production, notamment nucléaire, est jugée suffisante pour répondre aux besoins, avec des niveaux de stockage d’hydroélectricité et de gaz élevés. Les JO, qui auront lieu du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre, devraient entraîner une hausse minime de la consommation électrique, estimée à 0,1% des besoins annuels de l’Île-de-France. Les sites sportifs seront alimentés par le réseau électrique plutôt que par des générateurs au diesel, réduisant ainsi l’empreinte carbone. EDF, quant à elle, maintient ses objectifs de production nucléaire pour 2024-2025, avec une prévision de production de 315 à 365 TWh, malgré une baisse attendue des capacités d’exportation d’électricité due à des conditions météorologiques potentiellement plus chaudes et moins venteuses. Les prix de l’électricité pour août et septembre sont en hausse en raison des risques météorologiques.

Les marchés de l’énergie

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Electricité :

Les prix spot de l’électricité montrent des variations, avec une baisse des prix allemands qui réduit l’écart avec les prix français, tandis que les prix de pointe restent élevés en Europe du Sud-Est. La production nucléaire en France a dépassé les 40 GW pour la première fois depuis fin mai. Les prix des quotas de CO2 et du charbon ont légèrement augmenté, influençant les contrats électriques. Les prix de l’électricité française pour août ont baissé de plus de 4 euros, alors que les prix allemands ont augmenté, en raison des nouvelles contraintes de capacité transfrontalière prévues par RTE pour la période de fin juillet à mi-octobre.

Gaz : 

Les prix du gaz en Europe ont légèrement baissé mardi matin, grâce à des stocks de réserve solides et au retour de l’installation de GNL de Freeport aux États-Unis, réduisant les inquiétudes d’approvisionnement avant l’hiver. Le contrat néerlandais TTF pour le mois prochain a baissé de 0,33 EUR à 31,51 EUR/MWh, tandis que l’équivalent britannique NBP a diminué de 0,73 p à 73,23 p/th. Deux cargaisons de GNL ont quitté Freeport après une reprise partielle, contribuant à faire chuter le produit TTF d’août à un plus bas de 31,10 EUR/MWh. La demande de GNL américain est restée modérée en raison des sites de stockage européens relativement pleins, les importations devant atteindre 1,7 bcm cette semaine. Les stocks de l’UE, remplis à 83%, devraient atteindre 90% d’ici le 1er novembre. Le seul facteur haussier est la maintenance norvégienne prévue le mois prochain, qui pourrait entraîner des pannes imprévues et des contraintes d’approvisionnement. Les exportations de gaz par pipeline de la Norvège vers l’Europe sont restées stables à 321 mcm/jour, malgré une baisse de 15 mcm due à une panne sur le champ gazier de Visund.

Pétrole : 

Les prix du pétrole ont atteint leur plus bas niveau depuis mi-juin, reflétant des inquiétudes croissantes quant à un déséquilibre entre l’offre et la demande dans un contexte économique mondial dégradé. Le baril de Brent pour livraison en septembre a chuté de 1,68 %, s’établissant à 81,01 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a diminué de 1,83 %, à 76,96 dollars.

Les opérateurs de marché sont préoccupés par le ralentissement économique mondial, particulièrement en Chine, dont la croissance a ralenti à moins de 5 % au deuxième trimestre. Cette situation a alimenté les craintes d’une demande en pétrole plus faible que prévu, malgré les prévisions de croissance modérée de la demande par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Opep, et l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Les inquiétudes se sont accrues à cause de l’éventuelle augmentation de l’offre de pétrole par l’Opep+ à partir d’octobre, ce qui pourrait encore faire baisser les prix. Les tensions géopolitiques, telles que les frappes israéliennes contre les rebelles houthis au Yémen et les attaques de drones sur des raffineries russes par l’Ukraine, n’ont pas suffi à contrebalancer la baisse des attentes en matière de demande.

De plus, les stocks de brut augmentent aux États-Unis, accentuant également la baisse des prix. Les estimations préliminaires suggèrent une diminution des stocks de brut de 2,5 millions de barils, mais cette baisse ne suffit pas à compenser les préoccupations globales sur l’offre excédentaire.

Les analystes anticipent cependant un possible rebond des prix à l’avenir, soutenu par des achats spéculatifs à des niveaux de prix bas. Ils s’attendent à un équilibre de l’offre et de la demande d’ici le quatrième trimestre, ce qui pourrait stabiliser les prix dans une fourchette plus basse l’année prochaine.

Brent

Prix de clôture du 23/07/2024 :  79,31 $/bbl
Variation depuis le 16/07/2024 : -3,30%

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CO2 :  

GazelEnergie propose de convertir la centrale à charbon d’Emile-Huchet à Saint-Avold au gaz et au biogaz, jugeant économiquement « déraisonnable » la conversion intégrale à la biomasse, comme souhaité par le gouvernement. L’entreprise suggère une solution alternative, mélangeant biomasse et charbon pour réduire les émissions de CO2 à 550 kg/MWh, mais se heurte à l’opposition de l’exécutif. GazelEnergie envisage aussi une conversion totale au gaz et biogaz, nécessitant un investissement de 110 millions d’euros pour 15 ans, avec une capacité de 540 MW, en attente de soutien public pour garantir la rentabilité. Une option plus coûteuse, la construction d’une nouvelle centrale de 900 MW uniquement à biogaz, est également considérée. Le projet de conversion maintiendrait les emplois et est soutenu par les syndicats, répondant à un besoin de flexibilité énergétique souligné par RTE pour éviter des défaillances d’ici 2030, alors que la France vise 58% d’énergie bas-carbone d’ici là.

CO2

Prix de clôture du 23/07/2024 : 65,73€/t
Variation depuis le 16/07/2024 : -3,37%

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