publié le 24/04/2024

Temps de lecture : 5 minutes

Les points importants

Conséquences du conflit irano-israélien

Pendant la nuit du 19 avril, Israël a lancé une attaque en représailles à l’attaque historique iranienne du 14 avril. Selon les médias, les États-Unis en ont été informés la veille par Israël, à l’instar de l’Iran. Les marchés redoutant une spirale d’escalade, les prix de l’énergie se sont envolés en début de journée. Mais lorsqu’il s’est avéré que l’attaque avait plutôt un caractère symbolique et démonstratif qu’elle n’avait causé d’importants dégâts, les cotations des matières premières que sont le gaz, le pétrole, le CO2 et, en partie, l’électricité ont chuté. Aujourd’hui, on sait que la riposte israélienne a été lancée à partir de l’Iran lui-même et qu’elle n’a causé que peu de dégâts, comme l’attaque iranienne contre Israël auparavant. Ainsi, les deux parties semblent avoir «sauvé la face» et une guerre directe entre les deux nations a été évitée, du moins pour le moment. Depuis lors, Israël et l’Iran cherchent manifestement à arrêter l’escalade. Ces efforts de désescalade permettent déjà d’apaiser le conflit au Proche-Orient et le marché pétrolier réévalue donc les primes de risque correspondantes.

Les marchés de l’énergie


Electricité :

La France a été contrainte d’arrêter cinq réacteurs nucléaires le week-end dernier en raison d’une forte baisse de la demande d’électricité, entraînant des prix négatifs sur le marché. Cette situation met en lumière les défis persistants du réseau électrique à valoriser la production excédentaire des centrales bas-carbone, telles que le nucléaire, l’éolien et le solaire. Bien que la France se remette progressivement de la crise énergétique, avec des réserves hydrauliques suffisantes et une amélioration du parc nucléaire, la surproduction d’électricité issue des énergies renouvelables peut perturber l’équilibre entre l’offre et la demande. Pour maintenir cet équilibre, EDF a dû arrêter cinq réacteurs, illustrant les défis de l’intégration des énergies renouvelables décentralisées dans le réseau. 
L’évolution du réseau, avec des moyens de stockages est actuellement en déploiement et devrait réguler ces anomalies de marché à moyen terme. Cette solution semble indispensable dans le mix de production électrique avec une forte part de production intermittente. Cela permettrait par exemple d’accompagner la décarbonisation du marché du transport en valorisant les production d’électricité renouvelables, notamment l’énergie solaire. De plus, le recours à l’hydrogène et au stockage massif d’énergie pourrait jouer un rôle crucial dans l’optimisation du réseau électrique et la transition énergétique.

Baseload 2025

Prix de clôture du  23/04/2024 :
78,24 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-7,23 %

Baseload 2026

Prix de clôture du 23/04/2024 :
60,60 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-8,14 %

Baseload 2027

Prix de clôture du 23/04/2024 :
58,25 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-6,74 %

Baseload 2028

Prix de clôture du 23/04/2024 :
57,10 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-7,64%

Peakload 2025

Prix de clôture du 23/04/2024 :
88,75 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-8,03 %

Peakload 2026

Prix de clôture du 23/04/2024 :
77,93 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-6,67 %

Peakload 2027

Prix de clôture du 23/04/2024 :
78,02 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-3,02 %

Peakload 2028

Prix de clôture du 23/04/2024 :
73,10 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-9,38 %

Gaz

Les prix du gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe ont atteint presque leur plus haut niveau depuis janvier, dépassant les USD 10/MMBtu. Cette augmentation est attribuée au contexte géopolitique tendu, ce qui a conduit à une augmentation des primes de risque. Cette hausse des prix du GNL suit celle des prix du gaz sur le marché TTF de référence, également au plus haut depuis le début de l’année, en raison de tensions au Moyen-Orient, d’attaques russes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes et de récentes interruptions de production en Norvège. Les traders se précipitent pour saisir toutes les cargaisons disponibles face à la menace pesant sur les pétroliers de GNL transitant par le détroit d’Ormuz, avec une forte activité des acheteurs japonais sur le marché spot. En Asie, les prix du GNL pour le mois suivant se sont établis à USD 11,26/MMBtu, tandis qu’à la bourse gazière TTF, ils étaient de EUR 33,22/MWh (USD 10,35/MMBtu). 
Cependant, une fermeture potentielle du détroit d’Ormuz pourrait propulser les prix mondiaux du gaz naturel liquéfié (GNL) vers de nouveaux records, dépassant les USD 100/MMBtu (EUR 320/MWh. Les tensions au Moyen-Orient, exacerbées par l’attaque israélienne contre le consulat iranien en Syrie, ont ravivé les craintes de perturbations dans les expéditions à travers ce détroit crucial, par lequel transite une importante part du GNL et du pétrole mondiaux.

Gaz 2025

Prix de clôture du 23/04/2024 :
32,92 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-10,89 % 

Gaz 2026

Prix de clôture du 23/04/2024 :
29,49 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-9,68 %

Gaz 2027

Prix de clôture du 23/04/2024 :
26,40 €/MWh

Variation depuis le 16/04/2024 :
-7,25 %

Pétrole : 

Malgré les tensions persistantes au Moyen-Orient et les signaux d’un renforcement potentiel des sanctions américaines contre l’Iran et le Venezuela, le prix du Brent a chuté à 88 $/b la semaine dernière, après une brève hausse due à des frappes israéliennes non confirmées contre des cibles iraniennes. Cependant, cette stabilité pourrait être éphémère étant donné le niveau élevé d’incertitude dans la région et les perspectives de sanctions renforcées. Les investisseurs ajustent leurs positions en conséquence, avec une légère diminution des positions nettes longues sur les contrats à terme et les options sur le Brent et le WTI. Malgré cette baisse temporaire, plusieurs banques ont revu à la hausse leurs prévisions de prix du pétrole brut pour les trimestres à venir, soulignant une tendance à la hausse des prix.

Brent

Prix de clôture du 23/04/2024 :  86,55 $/bbl

Variation depuis le 16/04/2024 : -2,13 %


CO2 :  

Les prix du carbone dans l’UE ont chuté de manière significative  après avoir atteint des sommets pluriannuels, le marché se stabilisant à la suite d’une période de volatilité due aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

CO2

Prix de clôture du 23/04/2024 : 65,68 €/t

Variation depuis le 16/04/2024 : -10,79 % 


Charbon :  

La FNME-CGT (La Fédération nationale des mines et de l’énergie) presse EDF d’acter la conversion de la centrale à charbon de Cordemais en biomasse. Le projet, en partenariat avec Paprec, prévoit la construction d’une usine de pellets pour remplacer le charbon dès 2027. Bien que les autorisations administratives soient acquises, EDF doit encore prendre une décision d’investissement. Les coûts de production avancés par EDF sont contestés par la CGT, qui estime que l’entreprise sous-estime les heures de fonctionnement et surestime les coûts d’adaptation. EDF, qui a déjà abandonné un projet similaire en 2021, prévoit de prendre une décision d’ici l’été 2024. La CGT rencontrera le président d’EDF, Luc Rémont, le 6 mai pour discuter de cette question. 

Charbon

Prix de clôture du 23/04/2024 : 116,78 €/t

Variation depuis le 16/04/2024 : -4,19 % 


GO :  

La demande accrue a conduit à une hausse significative des prix des garanties d’origine (GO) françaises, atteignant en moyenne EUR 1,47/MWh lors des dernières enchères de certificats verts. Cette augmentation représente plus du double par rapport aux précédentes enchères, principalement due à une demande plus forte. Contrairement au mois dernier, où la demande était faible, entraînant une chute des prix à leur plus bas niveau depuis août 2021, cette fois-ci, la totalité des 4,2 TWh de GO proposés aux enchères a été vendue. Cependant, cela représente une diminution de 0,7 TWh par rapport à la vente précédente en raison principalement d’une baisse de la production éolienne. Le volume total vendu comprend des GO provenant de différentes sources d’énergie renouvelable, telles que l’éolien terrestre, le solaire, les sources thermiques et l’hydraulique, avec des prix moyens pondérés variant entre EUR 1,42/MWh et EUR 1,50/MWh. Ces enchères mensuelles sont organisées par l’État français pour les GO émises avec l’électricité produite trois mois auparavant par les installations d’énergies renouvelables subventionnées.

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