publié le 22/08/2024

Temps de lecture : 5 minutes

Les points importants

Nucléaire

La chaleur estivale impacte sévèrement la production nucléaire en France et complique les prévisions pour septembre.

Les perspectives des prix de l’électricité pour septembre s’annoncent préoccupantes en raison des récentes évolutions sur les marchés de gros et à terme. La chaleur extrême qui sévit en Europe affecte non seulement la demande mais aussi la production d’électricité, notamment à partir des réacteurs nucléaires en France.

Les expropriations se poursuivent à Bure, les opposants redoublent de vigilance.

À Bure (Meuse), les opposants au projet d’enfouissement de déchets radioactifs se mobilisent lors du festival Bure’lesques pour dénoncer la phase d’expropriation lancée en mars par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Le projet Cigéo, qui prévoit le stockage de 85 000 mètres cubes de déchets nucléaires à 500 mètres de profondeur, a conduit à l’acquisition de plus de 80 % des terres nécessaires, malgré l’absence d’autorisation de création. Les expropriations touchent plus de 300 propriétaires, principalement des agriculteurs, et suscitent une prise de conscience croissante sur les risques environnementaux et de santé liés au projet. Les opposants, préoccupés par la dissémination potentielle de radioactivité, craignent que le projet entraîne un exode des habitants des villages environnants.

Les marchés de l’énergie


Electricité :

Au début du mois d’août, le prix moyen de l’électricité en gros en Grèce a atteint 122,48 €/MWh, le deuxième plus élevé d’Europe après l’Italie. Cette hausse est en partie attribuable au mix de production : énergies renouvelables (41,7 %), gaz naturel (38,3 %), hydroélectricité (5,4 %), lignite (4,1 %) et importations d’électricité (5,9 %). La vague de chaleur en Europe occidentale a entraîné une augmentation de la demande d’électricité et une baisse de la production nucléaire en France. EDF a réduit la capacité de trois réacteurs nucléaires dans le sud du pays, diminuant la production de 2,4 gigawatts, avec d’autres réductions prévues. À la centrale de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, la capacité d’une unité a été réduite de 80 %, et un second réacteur restera à l’arrêt jusqu’au 26 août pour économiser du fioul et pour des raisons de sécurité, alors que les températures ont dépassé les 40°C dans la région.

Cette réduction de la production nucléaire en France, combinée à des préoccupations concernant les prix du gaz et les réserves de gaz pour l’hiver, crée un contexte complexe pour les prix de l’électricité en Europe pour les mois à venir.

Baseload 2025

Prix de clôture du 21/08/2024 :
82,64 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 :
-0,78%

Baseload 2026

Prix de clôture du 21/08/2024 : 71,27 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 :
-0,14%

Baseload 2027

Prix de clôture du 21/08/2024 :
66,42 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 :
-1,42%

Baseload 2028

Prix de clôture du 21/08/2024 :
66,47 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 :
-2,18%

Peakload 2025

Prix de clôture du 21/08/2024 : 97,08 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 : +0,91%

Peakload 2026

Prix de clôture du 21/08/2024 : 85,03 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 : -0,99%

Peakload 2027

Prix de clôture du 21/08/2024 : 83,05 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 : -1,87%

Peakload 2028

Prix de clôture du 21/08/2024 :
82,54 €/MWh

Variation depuis le 14/08/2024 : -1,74%

Gaz

Les prix du gaz en Europe ont légèrement baissé mardi matin, grâce à des stocks de réserve solides et au retour de l’installation de GNL de Freeport aux États-Unis, réduisant les inquiétudes d’approvisionnement avant l’hiver. Le contrat néerlandais TTF pour le mois prochain a baissé de 0,33 EUR à 31,51 EUR/MWh, tandis que l’équivalent britannique NBP a diminué de 0,73 p à 73,23 p/th. Deux cargaisons de GNL ont quitté Freeport après une reprise partielle, contribuant à faire chuter le produit TTF d’août à un plus bas de 31,10 EUR/MWh. La demande de GNL américain est restée modérée en raison des sites de stockage européens relativement pleins, les importations devant atteindre 1,7 bcm cette semaine. Les stocks de l’UE, remplis à 83%, devraient atteindre 90% d’ici le 1er novembre. Le seul facteur haussier est la maintenance norvégienne prévue le mois prochain, qui pourrait entraîner des pannes imprévues et des contraintes d’approvisionnement. Les exportations de gaz par pipeline de la Norvège vers l’Europe sont restées stables à 321 mcm/jour, malgré une baisse de 15 mcm due à une panne sur le champ gazier de Visund.

Gaz 2025

Prix de clôture du 06/08/2024 :
39,09 €/MWh

Variation depuis le 21/08/2024 : 39,76 €/MWh

Gaz 2026

Prix de clôture du 06/08/2024 :
34,33 €/MWh

Variation depuis le 21/08/2024 : 34,32 €/MWh

Gaz 2027

Prix de clôture du 06/08/2024 :
29,25 €/MWh 

Variation depuis le 21/08/2024 : 28,67 €/MWh 

Pétrole : 

Les prix du pétrole continuent de chuter malgré les inquiétudes croissantes au Moyen-Orient. Les contrats à terme sur le Brent et le WTI ont perdu plus de 3 % vendredi dernier, enregistrant leur quatrième semaine consécutive de baisse. Les craintes d’une récession aux États-Unis, principal consommateur de pétrole, ont un impact plus important sur les prix que les tensions croissantes dans la région productrice du Moyen-Orient. Les analystes soulignent que les inquiétudes liées au rapport sur l’emploi américain de juillet, et à la demande chinoise persistante pèsent sur le marché pétrolier. La décision de l’OPEP+ de maintenir sa politique de réduction progressive de la production à partir d’octobre, ainsi que l’augmentation de la production de l’OPEP en juillet, exercent également une pression sur les prix. En parallèle, Israël et les États-Unis se préparent à une possible escalade dans la région, bien que le risque de conflit régional étendu soit jugé faible. Actuellement, le Brent pour livraison en octobre est à 75,2 $ le baril à Londres, tandis que le WTI pour septembre est à 71,8 $ sur le Nymex, atteignant leurs niveaux les plus bas depuis sept mois.

Brent

Prix de clôture du 21/08/2024 : 75,08 $/bbl
Variation depuis le 14/08/2024 : -4,37% 


CO2 :  

Les prix du carbone en Europe ont diminué vendredi après avoir atteint un sommet de trois semaines jeudi, en réponse à des signaux plus faibles des marchés du gaz. Le contrat de référence pour décembre 2023 a chuté de 1,16 EUR à 70,02 EUR/t, après avoir atteint 71,50 EUR/t la veille. Les prix du gaz ont également baissé, avec le TTF en baisse de 0,77 EUR à 36,17 EUR/MWh. Cette baisse du carbone est attribuée à un manque de signaux haussiers sur le marché du carbone lui-même, tandis que la relation avec les marchés du gaz et du charbon reste influente. Les analystes estiment que le soutien aux prix du carbone est fort autour de 69,81 EUR/t, mais ils préviennent que le marché pourrait être sur-approvisionné cette année, limitant les hausses durables au-dessus de 70 EUR/t. Sur le marché du charbon, les prix ont légèrement augmenté à 122,40 USD/t. Les prix du gaz plus bas et du carbone plus élevés rendent la combustion du charbon plus rentable par rapport au gaz, stimulant ainsi la demande pour ce combustible plus polluant.

CO2

Prix de clôture du 21/08/2024 : 72,14 €/t
Variation depuis le 14/08/2024 : +0,32%

GO :

La Norvège maintient sa présence sur le marché des GO. Le ministre norvégien de l’Énergie, a annoncé que la Norvège devrait abandonner ses plans de sortie du marché européen des garanties d’origine (GO) et chercher d’autres solutions pour soutenir la compétitivité de son secteur électro-intensif. Selon lui, la suppression des GO, qui sont devenues cruciales pour le revenu du secteur de l’électricité, serait inappropriée, surtout compte tenu de la croissance importante du marché depuis 2021.

La Norvège est le principal exportateur net de ces certificats verts vers l’Europe, et son retrait pourrait presque doubler leur prix. Bien que certains industriels norvégiens s’opposent aux GO en raison de leur impact sur le coût de l’électricité, le ministre préfère se concentrer sur l’augmentation de l’offre d’électricité et l’amélioration des infrastructures pour maintenir des prix bas. Actuellement, les prix des GO ont chuté de leur niveau record de fin 2022, mais restent une source de revenus significative pour les producteurs d’énergie renouvelable. Les ventes de GO en Norvège ont augmenté de 38% l’an dernier, montrant leur importance croissante pour certifier l’énergie renouvelable.

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