L’actualité sur les marchés de l’énergie – 22/01/2025

Les points importants

NUCLEAIRE 

Record de production électrique en France en 2024

La production d’électricité en France a atteint 536,5 TWh en 2024, son plus haut niveau depuis cinq ans, grâce à la reprise du nucléaire (361,7 TWh) et de l’hydraulique (74,7 TWh), ainsi qu’à la croissance du solaire et de l’éolien (70 TWh). Les énergies renouvelables ont couvert 27,6% de la production totale. En revanche, la production fossile a chuté à 19,9 TWh, son plus bas depuis les années 1950. Ces bons résultats ont permis à la France d’exporter 89 TWh d’électricité, un record de 22 ans. Record de production électrique en France en 2024. 

Les marchés de l’énergie

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Electricité :

Prix de l’électricité au plus haut, baisse attendue

Le prix spot de l’électricité en France a atteint son plus haut niveau en deux ans, à 196,71 EUR/MWh, mais une baisse est prévue cette semaine. Les prix devraient se stabiliser entre 140-160 EUR/MWh mardi et mercredi, avant de descendre à 110 EUR/MWh jeudi et sous les 100 EUR/MWh vendredi, grâce à une augmentation de la production éolienne en France.

Les prix horaires ont également atteint un sommet, dépassant les 470 EUR/MWh en raison de la faible production d’énergie éolienne, tant en France qu’en Allemagne. Les opérateurs de centrales thermiques ont profité de cette situation pour vendre leur production à des prix plus élevés. Les centrales à gaz, charbon et hydroélectriques tournent à plein régime pour compenser la baisse de l’éolien, ce qui limite la flexibilité du système électrique.

Gaz : 

Le marché du gaz sous tension en 2025

La consommation mondiale de gaz naturel a atteint un record en 2024, avec une hausse de 2,8 % par rapport à l’année précédente, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette demande, portée par les marchés asiatiques, devrait encore croître en 2025. Le gaz, qui a couvert 40 % de la hausse mondiale des besoins énergétiques, remplace de plus en plus le pétrole grâce à son impact environnemental moindre.

Cependant, le marché reste fragile, avec une offre serrée et des tensions géopolitiques. L’arrêt du transit de gaz russe via l’Ukraine en 2025 pourrait renforcer la demande en gaz naturel liquéfié (GNL), convoité en Europe et en Asie. Les États-Unis restent le principal fournisseur de GNL pour l’Europe, tandis que les livraisons russes ont augmenté, représentant 85 % des importations européennes en Belgique, France, et Espagne.

Les prix détermineront les flux de GNL vers l’UE

Les flux de gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis vers l’Europe seront principalement influencés par les signaux de prix plutôt que par les décrets gouvernementaux, selon les analystes. Contrairement au Qatar, les États-Unis n’ont pas de transactions directes entre gouvernements. Bien que Donald Trump ait exprimé des attentes quant à l’importation de plus de GNL américain, l’Union européenne reste concentrée sur sa stratégie de diversification énergétique, cherchant à réduire sa dépendance au GNL russe d’ici 2027 en réponse à la guerre en Ukraine.

Une vague d’approvisionnement en GNL, notamment des États-Unis et du Qatar, commence à se déployer, facilitant à long terme l’accès de l’Europe à des alternatives au GNL russe, en particulier à partir de 2026.

Trump pourrait lever le gel des autorisations de GNL

Les analystes prévoient que Donald Trump lèvera la suspension des autorisations d’exportation de GNL vers l’Europe après son investiture. Toutefois, cela ne bénéficiera à l’Europe qu’en 2030, lorsque de nouvelles installations seront prêtes. Trump cherchera à augmenter la production de GNL américain et à investir dans des infrastructures de regazéification en Europe.

Cette hausse des exportations pourrait entraîner des tensions avec l’Europe, qui veut décarboner son énergie. Trump pourrait aussi utiliser des droits de douane pour inciter l’Europe à acheter davantage de GNL américain. Enfin, il devrait maintenir les sanctions contre la Russie, ce qui pourrait compliquer l’accès de la Russie au marché européen.

Pétrole : 

Les prix du pétrole enregistrent une légère baisse en début de semaine, stimulée par l’accord de cessez-le-feu à Gaza, bien que des incertitudes demeurent concernant l’investiture de Donald Trump et ses implications pour les sanctions américaines.

Le prix du baril de Brent pour mars est en recul de 0,40%, à 80,47 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) pour février baisse de 0,21%, à 77,72 dollars. Cette baisse est partiellement attribuée au cessez-le-feu qui pourrait réduire les attaques contre les navires dans la région du Yémen, où les Houthis ciblent depuis novembre des navires jugés liés à Israël, perturbant le trafic dans des zones cruciales pour le transport pétrolier mondial.

Cependant, l’attention se porte sur l’investiture de Donald Trump, qui pourrait influencer la politique énergétique américaine. Trump, avec le soutien de l’industrie pétrolière, souhaite augmenter la production pétrolière des États-Unis, ce qui pourrait entraîner une réduction de la production d’autres pays, comme l’Iran et le Venezuela. De plus, les récentes sanctions contre la Russie sont également au cœur des préoccupations, certains analystes prévoyant que Trump pourrait assouplir ces restrictions pour favoriser une résolution du conflit en Ukraine. Les décisions de sa future administration auront un impact crucial sur le marché du pétrole.

Brent

Prix de clôture du 21/01/2025 : 77,58 $/bbl

Variation depuis le 14/01/2025 : -0,45%

GO :

Le prix des garanties d’origine françaises chute de 37%

Le prix des garanties d’origine (GO) françaises a baissé de 37%, passant à EUR 0,28/MWh lors des dernières enchères mensuelles, en raison d’une demande réduite et d’un excédent d’offre. Cette tendance reflète les prix observés sur le marché de gré-à-gré et lors d’une enchère similaire au Portugal. Le volume proposé a atteint 3,1 TWh, soit une baisse de 0,6 TWh par rapport au mois précédent, due en grande partie à une production éolienne réduite en octobre 2024. Les GO éoliennes et solaires ont été négociées à un prix moyen de EUR 0,29/MWh, tandis que les GO thermiques et hydrauliques se sont vendues à EUR 0,28/MWh. Les acteurs du secteur plaident pour une harmonisation européenne des règles visant à aligner l’année de production et de consommation des GO. Une telle mesure permettrait de limiter les pratiques opportunistes liées à l’utilisation de GO moins coûteuses issues de l’année précédente, de réduire leur accumulation, de stabiliser les prix et de stimuler les investissements dans les énergies renouvelables. Cependant, certains pays, comme la Belgique, le Danemark ou l’Italie, autorisent encore le report des GO d’une année à l’autre, freinant cette uniformisation.

Climat :

Les États-Unis se retirent de l’accord de Paris

Le président américain Donald Trump a décidé de retirer les États-Unis de l’accord de Paris, un traité international signé en 2015 visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Selon un décret signé lundi, ce retrait prend effet dès la soumission d’une notification officielle aux Nations unies. Trump justifie cette décision en affirmant que l’accord ne reflète pas les valeurs américaines et détourne les ressources financières des contribuables vers des pays qu’il juge indûment bénéficiaires. Parallèlement, il a déclaré l’état d’urgence énergétique pour stimuler la production de pétrole et de gaz, dans le but de remodeler les marchés mondiaux de l’énergie.

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