L’actualité sur les marchés de l’énergie – 19/02/2025

Les points importants

NUCLEAIRE 

Hausse de la production nucléaire et dynamisme des énergies renouvelables en France

La production nucléaire en France a atteint 38,6 TWh en janvier, soit une hausse de 7,8 % sur un an. Il s’agit de son niveau mensuel le plus élevé depuis janvier 2019, selon les données de RTE. Cela s’explique par une hausse de la capacité moyenne disponible de 4,4 GW par rapport à janvier 2024, à 51,5 GW.

Parallèlement, la production éolienne a progressé de 9,5 % sur un an pour atteindre 5,7 TWh, établissant un record de 17,4 GW le 26 janvier lors de la tempête Herminia. La production solaire a également augmenté de 14 %, atteignant 1 TWh, tandis que l’hydroélectricité a reculé de 7 %, à 6,9 TWh.

Au total, la production électrique française a progressé de près de 5 % sur un an pour s’établir à 56,2 TWh, tandis que la consommation a augmenté de 3 %, atteignant 48,7 TWh. Le pays conserve un solde exportateur net de 6,5 TWh pour le mois de janvier.

Les marchés de l’énergie

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Electricité :

Croissance modérée de la demande d’électricité en Europe, largement compensée par les énergies renouvelables

L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) prévoit une croissance modérée de la demande d’électricité dans l’Union européenne, estimée à 1,7 % en moyenne par an sur les trois prochaines années. Elle ne retrouvera ses niveaux de 2021 qu’en 2027, avec une prévision de 2 752 TWh en 2027, contre 2 613 TWh en 2024. Les énergies renouvelables devraient couvrir largement cette demande supplémentaire, leur production devant croître de 7,2 % en moyenne chaque année, bien que légèrement en deçà du taux observé en 2024 (8,4 %). En Allemagne, la demande devrait augmenter de 1,2 % par an, et cette hausse sera entièrement compensée par les énergies renouvelables.

Gaz : 

Le prix du gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe du Nord-Ouest a atteint, la semaine dernière, son plus haut niveau en deux ans, sous l’effet de prévisions météorologiques plus froides et d’une diminution des stocks, selon plusieurs experts. 

La concurrence asiatique s’intensifie, notamment avec la Chine, qui fait face à une taxe d’importation de 15 % sur le GNL américain depuis cette semaine. Cette mesure, imposée par Pékin en réponse aux tensions commerciales avec Washington, pousse les acheteurs chinois à se tourner vers d’autres fournisseurs, augmentant la pression sur le marché européen.

Les prix du GNL européen suivent de près l’évolution du contrat de référence TTF, qui a également atteint un sommet de deux ans à 54,50 EUR/MWh (16,55 USD/MBtu), en raison des perspectives de refroidissement et de la baisse des stocks. 

Les analystes soulignent que ces tensions sur le marché du gaz sont amplifiées par les incertitudes sur l’approvisionnement et l’augmentation attendue de la demande de chauffage en Europe. Par ailleurs, la concurrence accrue avec l’Asie, où les acheteurs chinois cherchent à compenser la perte d’accès au GNL américain, accentue la pression sur les prix.

Pétrole : 

Les cours du pétrole restent stables en ce début de semaine, les opérateurs faisant preuve de prudence dans un contexte marqué par des incertitudes géopolitiques et des décisions stratégiques de l’Opep+. L’attention des investisseurs se détourne des données économiques pour se concentrer sur les enjeux internationaux, notamment les discussions entre les États-Unis et la Russie, qui pourraient influencer l’évolution des marchés. Une rencontre entre les présidents des deux nations est envisagée prochainement, tandis que des négociations entre hauts responsables sont prévues en Arabie saoudite dès mardi.

Parallèlement, l’Opep+ envisage de reporter une nouvelle fois l’augmentation programmée de sa production pétrolière, malgré les pressions américaines en faveur d’une baisse des prix. Ce plan, initialement annoncé en juin 2024, a déjà été reporté à trois reprises en raison du ralentissement de la demande en Chine et de la hausse des réserves en Amérique. Il prévoit une augmentation progressive de la production pour atteindre un total de 2,2 millions de barils par jour d’ici fin 2026, avec une première hausse attendue en avril.

Ainsi, entre tensions diplomatiques et incertitudes sur l’offre, les marchés pétroliers évoluent dans un climat d’attentisme, influencé tant par les décisions politiques que par les dynamiques économiques globales.

Brent

Prix de clôture du 18/02/2025 : 74,99 $/bbl

Variation depuis le 11/02/2025 : -1,52%

CO2 :

Le marché du carbone baisse, impacté par l’incertitude du gaz et les négociations US-Russie.

Le marché du carbone européen a baissé en début de semaine, suivant la tendance des prix du gaz. Les prévisions météorologiques plus douces et l’attente des négociations entre les États-Unis et la Russie ont pesé sur les prix. Le contrat de référence des EUA de décembre 2025 a reculé de 2,14 EUR, atteignant 77,61 EUR/t, juste au-dessus du plus bas en quatre semaines.

L’incertitude sur le marché du gaz est le principal facteur influençant le marché du carbone. Les délégations américaines et russes se rencontreront à Riyad pour discuter de la guerre en Ukraine. Toutefois, le président ukrainien Zelensky a affirmé que Kiev ne participerait pas à ces pourparlers.

CO2

Prix de clôture du 18/02/2025 : 75,74 €/bbl

Variation depuis le 11/02/2025 : -8,29%

GO :

Excédent d’offre sur le marché des GO, reprise prévue en 2026.

Le marché européen des garanties d’origine (GO) connaît actuellement un excédent d’offre, entraînant une forte baisse des prix, qui sont passés d’un record de 10 EUR/MWh fin 2022 à environ 0,25 EUR/MWh pour 2024. Une reprise est attendue en 2026, avec des prix projetés entre 2 et 4 EUR/MWh, notamment grâce à l’introduction de normes de reporting plus strictes qui devraient stimuler la demande. Toutefois, le marché pourrait être affecté par des réformes, comme celles envisagées en Norvège, principal fournisseur de GO en Europe. Si les entreprises norvégiennes étaient contraintes de se baser sur le mix énergétique national plutôt que sur l’achat de certificats, la disponibilité de GO sur le marché européen diminuerait, réduisant ainsi la liquidité et limitant les possibilités pour d’autres pays de certifier leur consommation d’énergie verte. L’harmonisation des périodes de correspondance entre production et consommation de GO apparaît alors essentielle pour éviter d’aggraver l’excédent d’offre actuel et stabiliser les prix à moyen terme.

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