L’actualité sur les marchés de l’énergie – 16/10/2024

Les points importants

EDF maintient son objectif de production nucléaire pour 2025

EDF a confirmé son objectif de production nucléaire pour 2025, qui reste fixé entre 335 et 365 TWh. Pour 2024, l’entreprise vise une production comprise entre 340 et 360 TWh, en hausse par rapport à l’estimation précédente de 315 à 345 TWh. Cette amélioration est due à des arrêts de maintenance plus courts et à un rendement accru des centrales nucléaires. EDF a déjà enregistré une augmentation de 12,5% de sa production annuelle entre janvier et septembre 2024, sans perturbations majeures liées aux conditions météorologiques.

Le budget 2025 inclut une taxe sur les ventes nucléaires d’EDF

Le gouvernement français a annoncé une taxe sur les revenus issus de la vente d’électricité nucléaire par EDF à partir de 2026. Cette taxation interviendra dès que les prix dépasseront certains seuils, avec des taux allant de 50% à 90%. Ce dispositif remplacera le tarif régulé de l’Arenh, qui permettait à EDF de vendre une partie de sa production à EUR 42/MWh. En outre, EDF versera un dividende de 2 milliards d’euros à l’État français en 2025, pour la première fois depuis 2016, après avoir réalisé un bénéfice net de 10 milliards d’euros en 2023.

Les marchés de l’énergie

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Electricité :

Soutien accru aux énergies renouvelables dans le budget 2025

Le projet de budget 2025 prévoit une augmentation de 4,6 milliards d’euros des subventions aux énergies renouvelables, en raison de la baisse des prix de l’électricité et du déploiement de nouvelles capacités. Parallèlement, le gouvernement envisage de doubler une taxe sur la consommation d’électricité, passant de EUR 21/MWh à EUR 50/MWh pour les ménages, tout en promettant une réduction globale des factures d’environ 9% grâce à la baisse des prix de gros. Une taxe similaire sur le gaz pourrait également être augmentée lors du débat parlementaire. Toutefois, cette hausse des taxes a été critiquée par l’Union française de l’électricité (UFE), qui la juge incohérente avec les objectifs climatiques.

Gaz : 

Le prix du contrat gazier de référence européen (TTF) a légèrement augmenté lundi malgré une offre abondante, en raison des incertitudes géopolitiques. Le contrat de novembre a atteint EUR 40,36/MWh avant de se stabiliser à EUR 39,80/MWh. Les inquiétudes liées au conflit au Moyen-Orient, notamment l’incursion israélienne au Liban et les risques potentiels pour la production de gaz ou le transport via le détroit d’Ormuz, ont soutenu cette hausse.

Cependant, les fondamentaux du marché européen, comme des stocks de gaz remplis à près de 95 % et une faible activité économique, ont limité les gains. De plus, la demande de chauffage reste faible avec des températures supérieures à la normale prévues dans le nord-ouest et le centre de l’Europe. L’Allemagne, principal consommateur de gaz, connaîtra des températures de 2°C au-dessus de la moyenne cette semaine.

En parallèle, un groupe de pays de l’UE, incluant la France et les États baltes, a appelé à plus de transparence sur les importations de gaz russe, notamment de GNL. Malgré les sanctions imposées par l’UE en juin 2024, interdisant le transbordement de GNL russe dans ses ports, les importations de GNL russe ont augmenté dans des pays comme la Belgique et les Pays-Bas. Les pays cosignataires demandent à la Commission européenne de renforcer les règles de notification et de déclaration des cargaisons de GNL, pour assurer une transparence totale sur l’origine du gaz et l’identité des fournisseurs. Ils souhaitent que de nouvelles règles soient mises en place d’ici mars 2025, afin de mieux contrôler la part de GNL russe dans les importations.

Pétrole : 

Les prix du pétrole ont baissé lundi, affectés par les incertitudes économiques en Chine et les tensions militaires autour de Taïwan. Le Brent a perdu 2 % pour atteindre 77,46 dollars, tandis que le WTI a chuté de 2,29 % à 73,83 dollars. La Chine, premier importateur de pétrole, a annoncé des mesures de soutien économique, incluant des obligations spéciales, mais l’absence de calendrier clair et les faibles chiffres des importations ont déçu les investisseurs. Les importations de pétrole brut ont reculé, ce qui inquiète le marché.

Les exercices militaires chinois autour de Taïwan ont accentué la baisse des prix, car un conflit dans la région pourrait perturber l’économie mondiale et réduire la demande de pétrole. En parallèle, les craintes d’une attaque israélienne contre les infrastructures pétrolières iraniennes se sont apaisées, réduisant les risques pour l’approvisionnement global en pétrole, ce qui a également contribué à la chute des cours.

Brent

Prix de clôture du 17/09/2024 : 73,55 $/bbl
Variation depuis le 10/09/2024 : -3,76%

CO2 :

Les prix du carbone en Europe ont légèrement baissé mardi, en parallèle avec la baisse des prix du gaz, suite à des déclarations d’Israël indiquant qu’il n’attaquera pas les infrastructures nucléaires ou pétrolières en Iran lors de futures frappes. Le contrat de référence des droits d’émission de carbone (EUA) pour décembre 2024 a enregistré une baisse de 0,58 EUR, atteignant 65,39 EUR/t sur Ice Endex. Cette diminution fait suite à une augmentation précédente des prix, qui avaient atteint un sommet de deux semaines à 66,18 EUR/t en raison des tensions au Moyen-Orient.

CO2

Prix de clôture du 17/09/2024 : 65,09 €/t
Variation depuis le 10/09/2024 : +7,96%

GO :

La bourse EEX a été renouvelée pour cinq ans comme gestionnaire du registre français des garanties d’origine (GO), selon un arrêté du ministère de la Transition Écologique, et le registre a rouvert le 4 octobre après une brève fermeture due à l’expiration de l’ancien mandat. Bien que quelques retards aient été notés, l’impact sur le marché des GO a été limité, les traders ayant pu finaliser la plupart des transactions avant la fermeture et avec la possibilité de recourir à d’autres registres européens. Lors des enchères de septembre 2024 portant sur la production de juin, 2,94 TWh ont été vendus, soit une baisse de 129 GWh par rapport à août, avec un prix moyen en baisse à 0,64 €/MWh (-0,21 €). La répartition des énergies vendues inclut 1,29 TWh d’éolien et 1,062 TWh de solaire. La chute des prix s’explique par une offre excédentaire de GO renouvelables et une demande réduite, avec de nombreux acteurs ayant déjà couvert leurs besoins.

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