Publié le 26/03/2025

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Centrale nucléaire représentant l’activité de l’AIEA

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été fondée le 26 mars 1958 pour s’assurer que le nucléaire civil soit utilisé de façon responsable. Le nucléaire civil désigne l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins de production d’électricité.

Un contexte mondial tendu

Après la guerre, le nucléaire faisait peur, mais il donnait aussi de l’espoir. La bombe atomique avait montré sa puissance destructrice. Mais certains pensaient que cette énergie pouvait aussi servir à des choses utiles. En 1953, le président américain Dwight Eisenhower a parlé à l’ONU d’un projet appelé « Atoms for Peace« . Il voulait que le nucléaire soit utilisé pour le progrès, et non pour la guerre.

Des missions claires dès le départ

Dès sa création, l’AIEA s’est vue confier trois missions principales :

  • Encourager l’usage du nucléaire pour des projets utiles, comme produire de l’électricité ou soigner des gens ;
  • Éviter que cette énergie soit utilisée pour fabriquer des armes ;
  • Veiller à ce que les centrales soient bien surveillées et sécurisées.

Des inspections régulières dans le monde entier

L’AIEA est connue pour ses contrôles. Chaque année, plus de 400 inspecteurs visitent des sites nucléaires dans le monde. Ils s’assurent que les matières radioactives ne sont pas utilisées pour fabriquer des armes. Ces contrôles font partie d’un accord signé par de nombreux pays : le Traité de non-prolifération nucléaire.

Accompagner les pays dans leurs projets nucléaires

L’AIEA ne fait pas que surveiller le nucléaire. Elle aide aussi les pays à s’en servir dans plusieurs domaines, comme :

  • Produire de l’électricité ;
  • Soigner grâce à la médecine nucléaire ;
  • Améliorer les rendements agricoles et les élevages ;
  • Faire avancer la recherche scientifique.

Elle forme aussi des spécialistes du nucléaire, aide à mettre en place des règles de sécurité, et encourage les pays à partager leurs idées et leurs expériences.

Une présence dans plus de 140 pays Aujourd’hui, l’AIEA travaille avec plus de 140 pays dans le monde. Grâce à ce réseau, elle peut intervenir dans de nombreuses régions, comme l’Afrique, l’Asie ou l’Amérique latine. Son aide s’adapte à chaque situation : par exemple, elle peut fournir du matériel médical, renforcer la sécurité des réacteurs ou aider à mieux gérer les déchets nucléaires.

Tirer les leçons des accidents du passé

Deux catastrophes ont marqué l’histoire du nucléaire civil : Tchernobyl en 1986, causée par une erreur humaine et un manque de sécurité, et Fukushima en 2011, provoquée par un séisme suivi d’un tsunami. Ces accidents ont poussé l’AIEA à renforcer les règles de sûreté. Aujourd’hui, elle demande aux pays de mieux protéger leurs centrales, aussi bien contre les erreurs humaines que contre les risques naturels comme les séismes, les inondations ou les coupures d’électricité.

Aider les pays à respecter les normes

L’AIEA aide les pays à bien construire et gérer leurs centrales. Elle fait des contrôles de sécurité, donne des conseils clairs et partage des expériences utiles. Le but : éviter les accidents et protéger les travailleurs, les habitants et la nature.

Une énergie bas-carbone pour décarboner l’électricité

Le nucléaire civil permet de produire beaucoup d’électricité sans rejeter de CO2. C’est donc une énergie bas-carbone. Un réacteur nucléaire pollue aussi peu qu’une éolienne ou un barrage. Mais il est plus stable. En 2023, il existait plus de 400 réacteurs dans le monde. Ils produisaient environ 10 % de l’électricité mondiale.

En France, cette part atteint 70 %, ce qui en fait l’un des pays les moins émetteurs de CO2 pour produire son électricité. Contrairement au solaire ou à l’éolien, le nucléaire produit de l’électricité en continu, même la nuit ou quand il n’y a pas de vent. Cela permet d’assurer un approvisionnement stable et prévisible.

La présence de l’AIEA aux COP

L’AIEA participe aux grandes conférences internationales sur le climat, comme la COP 28 et la COP 29 (Conférences des Parties). Lors de ces événements, elle défend l’idée que le nucléaire doit faire partie des solutions pour atteindre les objectifs climatiques.

L’AIEA dit que le nucléaire peut aider les pays à produire assez d’électricité tout en rejetant peu de CO2. Elle demande aussi que les projets nucléaires aient les mêmes aides que les projets solaires ou éoliens. Son but est que les technologies nucléaires modernes aient aussi droit aux « financements verts ».

Accompagner les pays en développement

De nombreux pays veulent développer le nucléaire pour produire leur propre électricité. Cela leur permettrait de moins dépendre des énergies fossiles. L’AIEA les accompagne dès le début. Elle aide à créer des lois, à former des ingénieurs et à choisir des technologies sûres.

L’agence propose aussi des formations et des conseils sur la sécurité, la gestion des déchets et la protection des travailleurs.

Elle recommande souvent les petits réacteurs modulaires (SMR). Ces réacteurs sont plus compacts, plus simples à construire et plus adaptés aux petits réseaux ou aux régions isolées. Ils sont aussi plus faciles à sécuriser et peuvent être utilisés pour produire de l’électricité ou de la chaleur industrielle.

D’ici 2030, l’AIEA devra relever trois grands défis.

Renforcer la confiance dans le nucléaire

L’AIEA doit rassurer les citoyens et les gouvernements. Elle doit montrer que le nucléaire est bien surveillé, utile et sans danger quand il est bien contrôlé. Cela permettra au public et aux décideurs d’accepter plus facilement son développement.

Soutenir les nouvelles technologies

L’AIEA soutient les innovations dans le nucléaire. Elle suit de près les réacteurs de nouvelle génération. Elle s’intéresse aussi à la fusion nucléaire, une technologie encore en développement. Ces solutions visent à produire une électricité plus propre, plus sûre et plus facile à gérer.

Adapter ses méthodes à un monde qui change

Le monde évolue vite. L’AIEA doit s’adapter. Elle doit être prête face aux cyberattaques. Elle doit aussi agir rapidement en cas de conflit. Et elle doit surveiller les nouveaux risques liés à la fabrication d’armes nucléaires. Pour cela, elle doit utiliser des outils modernes, précis et rapides.

Que signifie AIEA ?

AIEA signifie Agence internationale de l’énergie atomique. C’est un organisme autonome rattaché à l’ONU, fondé en 1957 pour promouvoir l’usage pacifique de l’énergie nucléaire et prévenir sa militarisation.

Quels sont les états membre de l’AIEA ?

L’AIEA compte 178 États membres en 2025. Cela inclut la quasi-totalité des pays reconnus par l’ONU, dont les grandes puissances nucléaires (États-Unis, France, Russie, Chine, Royaume-Uni), mais aussi des pays non nucléaires comme la Suisse, le Maroc ou l’Argentine. La Corée du Nord avait retiré son adhésion en 1994. Tous les pays ne sont pas membres, mais la majorité coopère avec l’agence dans le cadre d’accords de sécurité ou d’assistance technique.

Quel est le rôle de l’AIEA ?

Le rôle de l’AIEA est de promouvoir l’utilisation sûre, sécurisée et pacifique de l’énergie nucléaire. Elle inspecte les installations nucléaires, fournit une assistance technique et veille au respect des traités internationaux.

Qui finance l’AIEA ?

L’AIEA est financée principalement par les contributions de ses États membres. Elle dispose d’un budget ordinaire (cotisations obligatoires) et de ressources extrabudgétaires (dons volontaires pour des projets spécifiques).