L’actualité sur les marchés de l’énergie – 30/10/2024

Les points importants

Suppression de la taxe nucléaire d’EDF par l’Assemblée

Les députés français ont voté jeudi dernier pour supprimer une taxe proposée sur la vente de l’électricité nucléaire d’EDF dans le projet de budget 2025. Bien que cette mesure ait été rejetée par 173 voix contre 45, le gouvernement pourrait la réintroduire lorsque le projet de loi de finances sera transmis au Sénat, prévu pour le 22 novembre au plus tard. Le gouvernement prévoyait cette taxation pour 2026 afin de remplacer le tarif régulé Arenh, fixé à 42 EUR/MWh, qui oblige EDF à vendre une part de son électricité nucléaire aux fournisseurs concurrents.

Soutien à Orano : La France injecte 300 millions d’euros pour relancer le nucléaire

Le gouvernement français a augmenté de 300 millions d’euros le capital du spécialiste de l’uranium Orano, portant sa participation à 90,33 %. Cette injection de fonds vise à renforcer la filière nucléaire française pour garantir une énergie souveraine et décarbonée. Les fonds permettront notamment d’augmenter la capacité de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse II. Orano, qui couvre toute la chaîne de production de l’uranium, bénéficie ainsi du soutien de l’État face aux enjeux climatiques et de souveraineté énergétique, alors que la France prévoit de nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2035-2037.

Greenpeace dénonce le risque de submersion à la centrale de Gravelines

Ce 28 octobre 2024, une quarantaine de militants de Greenpeace ont protesté à la centrale nucléaire de Gravelines pour dénoncer le projet de construction de deux réacteurs EPR2, jugé trop risqué face à la montée des eaux. Des actions en mer et sur terre ont visé à alerter sur les dangers de submersion marine. À la suite de cette action, douze militants ont été placés en garde à vue et deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Dunkerque. Bien qu’EDF ait affirmé que l’activité de la centrale n’a pas été affectée, Greenpeace demande une évaluation indépendante des risques liés au climat.

Les marchés de l’énergie

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Electricité :

Chute de 43 % des prix des garanties de capacité en France

Les prix des garanties de capacité en France pour 2025 et 2026 ont chuté de 43 % et 42 % respectivement lors des enchères de jeudi, selon Epex Spot. Ce recul pour 2025 reflète une baisse observée sur le marché OTC, tandis que la forte baisse pour 2026 surprend les acteurs du marché, malgré une hausse récente sur l’OTC. La remontée des prix de l’électricité de référence et l’incertitude liée à la réforme du mécanisme de capacité, prévue pour 2026, pèsent également sur les garanties de capacité pour les prochaines années.

Gaz : 

Les prix mondiaux du gaz naturel liquéfié (GNL) atteignent leurs niveaux les plus élevés en plusieurs mois. En Europe, le prix du GNL pour novembre a grimpé à 13,10 USD/MMBtu, un record depuis près d’un an, tandis qu’en Asie, les prix de référence pour décembre ont atteint 13,72 USD/MMBtu, leur plus haut niveau en six semaines.

Cette hausse est principalement due à des réductions de production en Norvège et à des tensions géopolitiques, notamment autour de deux conflits impliquant Israël et l’Iran d’une part, et la Corée du Nord dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne. Le prix du contrat de référence européen TTF a également augmenté, atteignant 42,15 EUR/MWh.

Les analystes prévoient que les prix mondiaux du GNL continueront de suivre ceux du TTF, avec une légère prime pour l’Asie par rapport à l’Europe. Cependant, cette hausse pourrait être limitée par une augmentation des flux norvégiens et des conditions météorologiques encore modérées, ce qui pourrait stabiliser les prix autour de 42 EUR/MWh dans les prochains jours.

Pétrole : 

Les prix du pétrole baissent en Asie après des frappes israéliennes en Iran, qui ont épargné les installations énergétiques, apaisant ainsi les craintes sur l’offre mondiale. Vers 06h10 GMT, le Brent pour livraison en décembre reculait de 4,54 % à 72,60 dollars, tandis que le WTI chutait de 4,68 % à 68,42 dollars.

La portée limitée de l’attaque a réduit la « prime de risque » géopolitique. Si les tensions continuent de s’apaiser, le baril pourrait descendre jusqu’à 60 dollars, les marchés se concentrant alors sur l’offre excédentaire et la demande mondiale en baisse, en particulier en Chine.

L’Agence internationale de l’énergie prévoit un fort ralentissement de la demande d’ici 2025, alors qu’une hausse de la production est également attendue. Certains pays membres de l’OPEP+ pourraient revenir sur leurs baisses de production volontaires afin de limiter l’offre et maintenir les prix.

Brent

Prix de clôture du 29/09/2024 : 70,39 $/bbl
Variation depuis le 22/09/2024 : -6,37%

GO :

Le prix moyen des garanties d’origine (GO) françaises a chuté de 29 %, s’établissant à 0,46 €/MWh lors des dernières enchères, soit son niveau le plus bas depuis août 2021, d’après les données de la bourse EEX. Cette baisse s’explique par une demande réduite, la majorité des entreprises ayant déjà couvert leurs besoins pour 2024. Ce prix est en ligne avec celui observé sur le marché de gré à gré (OTC) en début de semaine.

À titre de comparaison, le contrat Cal 2024 pour les GO européennes se situe autour de 0,50 €/MWh. Lors des enchères de juillet, 3 TWh de GO français ont été vendus, répartis entre 1,3 TWh de solaire, 1,1 TWh d’éolien terrestre, 0,3 TWh d’hydroélectricité et 0,2 TWh de certificats thermiques, avec des prix variants entre 0,42 € et 0,53 €/MWh.

La production élevée des principaux pays européens en septembre 2024, totalisant 28,78 TWh contre 26,47 TWh en septembre 2023, accentue cet excédent d’offre. La France, la Norvège et la Suède, principaux producteurs d’énergies renouvelables en Europe, contribuent largement à cette abondance sur le marché des GO.

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