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Ce lundi 04 avril est paru le 3ème et dernier volet du 6ème rapport du Giec. Les rapports du Giec paraissent environ tous les 6 ans, et sont toujours déclinés en 3 volets, dont les thèmes se suivent :

  • Le premier volet du rapport fait état de la situation actuelle et des tendances qui se profilent en l’état
  •  Le second des vulnérabilités des systèmes (socio-économiques ou naturels) aux changements climatiques, les conséquences que cela engendre et les possibles adaptations.
  • Le troisième volet est donc lui orienté sur les solutions envisageables pour limiter les gaz à effet de serre et les mesures à prendre pour atténuer le changement climatique de manière générale.

Ainsi depuis 4 ans, les 278 auteurs principaux de ce 3ème volet, tous scientifiques, ont analysé plus de 18 000 études pour en restituer les 17 chapitres clôturant ce 6ème rapport du GIEC.

Qu’en est-il ressortit ?

En 2019, les émissions de gaz à effet de serre avaient augmenté de 12 % comparé à 2010, et de 54 % comparé à 1990. Néanmoins, la vitesse d’augmentation décroît et passe de 2,1 % par an à 1,3 % ces 10 dernières années.
Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5° d’ici la fin du siècle, il faut une baisse de 43 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et de 84 % d’ici 2050.
Un second scénario limitant l’augmentation à 2° verrait quand même le besoin de baisser les émissions de GES de 25 % d’ici 2030, et de 63 % d’ici 2050.
Ce sont au total 8 scénarios qui sont explorés, allant pour le meilleur de +1,5°, à +4° pour le pire.
En l’état actuel, si rien n’est fait, nous nous dirigeons vers une hausse de +3,2 °C d’ici la fin du siècle.
Même en tenant tous les objectifs de la COP26, nous arriverions tout de même à +2,8° d’ici 2100. 

Qui est concerné par ce rapport ?

Les acteurs professionnels des secteurs ayant les plus hauts bilans carbones (industrie, numérique, agriculture, énergie, transports…) sont les principaux concernés. Le GIEC incite également les pays développés (Amérique du Nord et Europe) à soutenir les pays en voie de développement pour éviter une vulnérabilité liée au changement climatique.  Mais les actions individuelles ont également un impact indispensable. Ainsi à l’échelle individuelle, les principaux concernés sont les « individus au statut socio-économique élevé ». Une enquête menée sur les milliardaires américains a révélé que pour chacun d’eux, leur style de vie personnel (en-dehors de toute activité professionnelle) émettait en moyenne 8 190 tonnes de CO2 par an. C’est 10 fois plus que les citoyens lambdas.
Néanmoins, chaque citoyen est concerné : recyclage des matériaux, gestion des déchets, chaque action compte.

Quels sont les principales solutions proposées ?

  • Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables afin que le monde atteigne la neutralité carbone prévue par l’Accord de Paris.
  • Aller vers la sobriété énergétique : baisser le chauffage, télétravailler autant que possible, généraliser les voitures électriques, les transports ou le covoiturage, consommer moins de viande, isoler les bâtiments et logements…
  • Capturer les émissions de CO2 :  Que les moyens soient naturels, par la préservation et l’accroissement des écosystèmes, ou technologiques, par le développement de l’extraction de CO2 de l’atmosphère (technologie encore spéculative). Même dans le meilleur des scénarios, il faudra mettre en œuvre des techniques de captation du dioxyde de carbone pour compenser les émissions des secteurs qui ne pourront pas totalement devenir neutre, tels que l’aviation ou les transports maritimes.

Quelles conséquences pour la planète ?

Même dans le meilleur scénario, il faut savoir qu’il existe d’ores et déjà des conséquences directes inévitables. Nous sommes actuellement dans un monde à +1°, et déjà, des changements sont présents : « Un événement extrême de température comme une vague de chaleur se produirait normalement une fois tous les 10 ans. Déjà aujourd’hui dans un monde à 1 degré cet événement se produit pratiquement 3 fois plus souvent. Dans un monde à 2 degrés, c’est presque 6 fois plus souvent alors que pour un monde à 1,5 degré cela serait de l’ordre de 4 fois plus souvent » explique Robert Vautard, climatologue et coauteur du dernier rapport du GIEC.

Il faut également comprendre que ce +1,5° est une moyenne à l’échelle du globe, avec d’importantes variabilités selon les régions. Changement des écosystèmes, fonte du permafrost, disparition des coraux, rendement de l’agriculture en baisse, accès à l’eau encore plus compliqué, risques d’inondations multipliés (…) sont autant de conséquences déjà inévitables actuellement, et qui ne feront que s’aggraver si le seuil des +1,5° est franchi.

Au total, ce sont des efforts globalisés, de la plus petite à la plus grande échelle qui sont nécessaires pour maintenir l’augmentation au seuil de +1,5°. « C’est maintenant ou jamais » insiste le GIEC dans son rapport. Le monde n’est actuellement pas sur la bonne trajectoire, puisqu’il se dirige vers une augmentation de 3,2° d’ici la fin du siècle. « Des changements majeurs sont nécessaires dans tous les secteurs, et des solutions sont disponibles […] la difficulté est de lever les barrières », explique Céline Guivarch, co-autrice du rapport ». Au niveau financier, les investissements liés à la transition énergétique devront, selon le rapport être « 3 à 6 fois supérieurs » comparé au montant du budget actuel, et ce chaque année, jusqu’en 2030 au minimum si nous souhaitons atteindre les objectifs fixés.  

Sources :

https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg3/

https://theconversation.com/private-planes-mansions-and-superyachts-what-gives-billionaires-like-musk-and-abramovich-such-a-massive-carbon-footprint-152514

https://www.bfmtv.com/environnement/infographie-1-5-ou-2-degres-de-plus-ce-que-cela-change-pour-la-planete_AN-201810080107.html

https://www.cnews.fr/environnement/2022-04-04/reduction-des-emissions-de-gaz-effet-de-serre-ce-quil-faut-retenir-du

https://www.20minutes.fr/planete/3264955-20220404-climat-energie-industrie-transports-solutions-giec-tenter-rester-sous-15

https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/cop26-limiter-le-rechauffement-climatique-a-15-plutot-que-2-degres-quelle-difference/#:~:text=Ce%201%2C5%20degr%C3%A9%20ou,importants%20sur%20les%20hautes%20latitudes.

https://www.natura-sciences.com/comprendre/rapport-giec-inverser-emissions-mondiales-2025.html